Qatar : présence remarquable de la RDC à la XIIIème Conférence de la Cnuced à Doha

La XIIIème Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) s’est tenue à Doha au Qatar, du 21 au 26 avril 2012. En l’absence du Ministre de Commerce ad interim empêchée, Mme Xaverine Karomba Mitimituje, c’est M. Albert Kasongo Mukonzo, Directeur Général de l Office Congolais de Contrôle, OCC, qui a conduit à ces assises une forte délégation de la République Démocratique du Congo.
A cette occasion, Albert Kasongo Mukonzo a spécialement indiqué que la RDC renferme un potentiel énergétique et forestier très important : plus de 82.000 km2 des eaux intérieures, soit trois fois la superficie de la Belgique et neuf fois celle du Qatar, pays hôte de la conférence, représentant plus de 50% d’eaux douces de tout le continent africain.

En ce qui concerne la forêt, il a communiqué à ses augustes auditeurs que sur les 200 millions d’hectares tenus en commun par l’Angola, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Gabon, le Congo Brazzaville, la Guinée Equatoriale et la RDC, celle-ci détient à elle seule 56% de cette étendue.

A deux ans de son cinquantième anniversaire, la Cnuced avait ainsi choisi le Qatar, petit pays géographiquement mais combien grand aujourd’hui économiquement, situé dans le Golfe Arabo persique au nord est de l’Arabie Saoudite et au sud de l’Iran, pour faire le point sur l’état du commerce et du développement dans le monde.

C’est du Qatar, rappelons-nous, qu’est partie la très célèbre Déclaration dite de DOHA sur le développement voici plusieurs années déjà. Le Qatar, en pleine reconstruction, qui aura l’honneur d organiser la prochaine coupe du monde. Le Qatar qui s’est trouvé pendant une semaine le pôle de convergence de sommités scientifiques, économiques et sociales a l’échelle mondiale, réunies en vue d‘échanges de haut niveau sur les questions précisément relatives au commerce et au développement.

Au menu très charge des discussions, l’on peut épingler entre autres sujets : les obstacles techniques au commerce, la promotion de l’investissement, la coopération Nord-Sud et Sud-Sud, les conditions de croissance économique et la réduction de la pauvreté, l’implication du secteur privé ou de la femme en particulier dans le transformations sociales jugées nécessaires, l’évaluation du consensus de Washington fondé sur la tryptique ‘Austérité, Libéralisation et Privatisation’, que d’aucuns ont jugée aujourd’hui dépassée, dans un contexte de crises multiformes dont nul n’est épargné.

M. Albert Kasongo Mukonzo, Directeur Général de l Office Congolais de Contrôle
Pour Albert Kasongo Mukonzo, porteur de la voix de la RDC à ce grand rendez-vous international, qui s’exprimait du haut de la tribune de la Cnuced, les turbulences que nous continuons à connaitre sur les marchés financiers constituent des défis et des sujets d’inquiétude. La rencontre de Doha était ainsi une opportunité à saisir pour ouvrir la voie à l’élaboration par la communauté internationale d’un programme de développement plus juste et complet, répondant aux besoins prioritaires des Pays les Moins Avancés (PMA).

Il a plaidé pour des stratégies d’aide au développement plus soucieuses de la cohérence des politiques économiques et du succès de leur mise en œuvre. Il a réclamé que les stratégies de croissance tirée par les exportations soient complétées par des politiques mettant l’accent sur les capacités nationales de production, la diversification des produits destinés à l’offre, le soutien à l’investissement, le développement des infrastructures, des moyens technologiques et des capacités du secteur privé.

Pour les PMA, dira notamment Albert Kasongo Mukonzo, l’heure est aux transitions. Transition du Programme d’action de Bruxelles au Programme d’action d’Istanbul. Beaucoup de PMA, hier théâtre de conflits à l’instar de la RDC, sont aujourd’hui engagés dans le processus de transition pacifique vers plus de démocratie, vers la croissance économique et le développement intégral.

Déplorant le fait que 20 % de la population mondiale continue de détenir 85 % des richesses, tandis que 80 % des habitants de la planète se partagent les 15 % de richesses restantes, Albert Kasongo Mukonzo a estimé non sans raison qu’il était impossible de continuer de réserver le développement à quelques-uns aux dépens d’une majorité sous-développée, demandant que l’équité soit un principe directeur.

Au nom de la RDC et de Mme la Ministre du Commerce, il a salué la création par l’Assemblée Générale de la Cnuced d’un Groupe de travail ad hoc pour réétudier et renforcer le processus de transition en vue d’une sortie en douceur des pays de la catégorie PMA à l’horizon 2020.

Signalons en passant que l’Office Congolais de Contrôle, dont le Directeur General s’est trouvé ainsi notre porte voix à la XIIIème Conférence de la Cnuced organisée au Qatar , est engagé depuis plusieurs années et spécialement sous le mandat de son manager général actuel, dans un vaste programme d’amélioration de l’infrastructure qualité en RDC, avec bientôt du reste une assistance technique ciblée et appropriée étrangère.

Il s’agit notamment pour l’organisme national d’évaluation de la conformité, d’accéder a l’accréditation des ses laboratoires sur le plan international et de plusieurs autres volets de ses activités, de manière à réduire sensiblement les obstacles techniques au commerce dont la RDC peut encore se trouver victime dans ses efforts de pénétration des marchés extérieurs, sa volonté d’offrir des produits à forte valeur ajoutée et plus compétitifs. Nous y reviendrons.